Extrait de La Dragonne d'Astrée, tome III - Émahë

Auteur : Eudoxie JL QUECLAN

« Femme, ton doux parfum envoûte mon esprit… Ton derme, délicat, Frémissant de plaisir sous les doigts de ma main, Me parle et me supplie… Tes cheveux ondulés dévoilant, sans pudeur, Ta nuque si parfaite aux appels languissants, Tu t’offres aux longs baisers de mes lèvres avides… ... De te boire vivante et m’enivrer de toi. Tu voudrais retenir mes assauts impétueux ? Et pourtant tu me veux… Au plus profond de toi, Dans les vierges vallées au souffle printanier Et dans les grands enfers Qui brûlent… et te consument… Et que tu veux cacher dans les pudeurs profondes Qui te taraudent encore… Je m’enflamme à tes braises… Et dans ma faim de toi, j’ose à peine serrer Ton corps si juvénile qui ploie, tel un roseau… Je t’aime et te désire… Émahë de Mérid ! Que j’aime ce doux miel Que ton corps généreux distille, tel un écho, À mon vital élan ! La douceur de ta main, prude et chaude à la fois, Fait courir dans mon corps un ruisseau de bonheur Qui gonfle… et qui explose… Débordant de sa rive en torrent capricieux… Il taquine mes sens au bord de la folie… Le dragon me submerge, ô femelle imprudente ! Mais il est fou d’amour, de toi… ma tendre reine… Et quand nos corps unis entameront la danse De la vie et la mort, de l’éternel retour… Nous nous rappellerons dans nos râles de joie Que nous sommes réplique de ce grand Univers Qui, sans cesse implosant, éclate et se reforme… Pour toujours…à jamais. Retiens-moi dans ton sein où je coule et ruisselle En suivant les méandres de tes courbes d’airain… Je veux rester encore lové dans ta sueur… Et, de ton souffle court, me délecter toujours… Le ressens tu ma reine ? Je ne puis retenir le dragon qui s’anime Reçois-le… aime-moi ! Taïraak fera de toi le plus précieux trésor… Plus précieux que l’or pur dont se couvrent les rois, Et plus cher que son cœur qui ne bat que pour toi Le dragon est si brusque… Et moi je suis si tendre… si fort …et si fragile N’ai crainte, je t’adore. Tu es mienne à jamais et je suis… ton esclave ».